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Royaume-Uni: le Premier ministre, Rishi Sunak, s’en prend à la Chine et soutient l’Ukraine

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak prend la parole lors du banquet du lord-maire au Guildhall, dans le centre de Londres, le 28 novembre 2022. AFP

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak promet une « approche évolutive » de la politique étrangère du pays, affirmant que des Etats comme la Russie et la Chine planifient à long terme et que le Royaume-Uni doit suivre leur exemple. alors qu’il tente de définir sa vision de la place du pays sur la scène mondiale. Dans son premier grand discours de politique étrangère depuis qu’il a accédé au poste de Premier ministre, Rishi Sunak, va s’inspirer de ses années à la tête du ministère des Finances pour affirmer que la force du Royaume-Uni à l’étranger doit être soutenue par une économie nationale forte, car il résiste à ses concurrents grâce à un « pragmatisme robuste ». Il s’en est pris à la Chine, présenté comme un défi systémique. Il s’est exprimé lors du banquet du Lord-maire au Guildhall, le palais de la City à Londres ce lundi 28 novembre au soir. Le banquet du lord-maire est organisé en l’honneur du lord-maire sortant de la ville de Londres par son successeur. Traditionnellement, le Premier ministre y prononce un discours majeur sur les affaires mondiales. 

Dans le cadre de cette approche pragmatique, Rishi Sunak a indiqué lundi soir que « l’âge d’or entre le Royaume-Uni et la Chine était terminé », faisant ainsi référence à l’arrestation d’un journaliste de la BBC à Shanghai. La chaîne britannique a révélé dimanche sori que son journaliste Ed Lawrence avait été arrêté et menotté pendant qu’il couvrait les manifestations à Shanghai. Il a été battu et frappe par la police, avant d’être libéré ». Rishi Sunak estime que la Chine représentait désormais « un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi de plus en plus criant tandis que le pays évolue vers un autoritarisme encore plus grand ».

La Chine un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi de plus en plus criant tandis que le pays évolue vers un autoritarisme encore plus grand.

Faire les choses différemment

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a indiqué lundi 28 novembre aux dignitaires internationaux et aux chefs d’entreprises qu’il « fera les choses différemment » en soulignant la nécessité de revigorer les relations avec l’Europe. Ses prédécesseurs, Boris Johnson et Liz Truss (elle a occupé le poste pendant un mois et 19 jours), étaient considérés comme adoptant des approches plus combatives avec des alliés tels que le président français, Emmanuel Macron.

Pour son premier discours de politique étrangère depuis son installation au 10 Downing Street, Rishi Sunak a souligné la nécessité de s’adapter aux nouveaux défis et menaces, alors que son gouvernement entame une mise à jour de la révision intégrée de la défense et de la politique étrangère.

A l’occasion de son allocution prononcée lundi soir lors du banquet annuel du Lord Mayor au Guildhall, le palais de la ville de Londres, il a indiqué que « nos adversaires et concurrents planifient à long terme. Face à ces défis, le court-termisme ou les vœux pieux ne suffiront pas. Nous allons donc faire un saut évolutif dans notre approche. Cela signifie être plus forts dans la défense de nos valeurs et de l’ouverture dont dépend notre prospérité. Cela signifie offrir une économie plus forte chez nous, car c’est le fondement de notre force à l’étranger. Et cela signifie tenir tête à nos concurrents, non pas avec une grande rhétorique, mais avec un pragmatisme robuste ».

Sommet franco-britannique en 2023

Rishi Sunak qui a rencontré récemment, lors de la COP 27 et du G20, des partenaires internationaux dont le président américain, Joe Biden, et le président français, Emmanuel Macron, au cours de son premier mois au pouvoir, s’est généralement vu reprocher son absence de vision en matière de politique étrangère.

Ses deux prédécesseurs, Boris Johnson et Liz Truss, ont occupé le poste de ministre des Affaires étrangères avant de s’installer à Downing Street, ils avaient donc une certaine expérience des affaires mondiales. Rishi Sunak, quant à lui, était minister des Finances pendant la pandémie et les premiers mois de la crise du pouvoir d’achat. Liz Truss avait d’abord refusé de décrire le président français comme un « ami ». Les relations Emmanuel Macron Boris Johnson étaient très tendues notamment sur des questions relatives aux droits de pêche post-Brexit. Un sommet franco-britannique est attend en 2023 entre Rishi Sunak et Emmanuel Macron.

Nous resterons aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.

Même en dehors des fonctions de Premier ministre, Boris Johnson s’est illustré par des affrontements avec des allies du Royaume-Uni: Berlin a rejeté cette semaine comme « un non-sens total » son affirmation selon laquelle l’Allemagne voulait que l’Ukraine se « plie » rapidement à l’invasion russe pour des raisons économiques.

Soutien à l’Ukraine

Rishi Sunak tente de se présenter comme le successeur le plus calme et le plus sensé pour se démarquer de ses prédécesseurs conservateurs. Mais il maintiendra leur engagement ferme de soutenir la résistance de l’Ukraine contre la guerre de Vladimir Poutine après avoir rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kyiv.

Alors que la Grande-Bretagne a été à l’avant-garde de la réponse occidentale à l’agression russe, des questions sont posées au niveau national sur la capacité du nouveau Premier ministre à maintenir son engagement en matière de dépenses de défense. « Ne doutez pas. Nous resterons aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. Nous maintiendrons ou augmenterons notre aide militaire l’année prochaine. Et nous apporterons un nouveau soutien à la défense aérienne, afin de protéger le peuple ukrainien et les infrastructures essentielles dont il dépend. En protégeant l’Ukraine, nous nous protégeons nous-mêmes ».

Alexander Seale (à Londres)